•contro-corrente_Sur la route de Pier Paolo Pasolini

Exhi­bi­tion contro-cor­rente_­Sur la route de Pier Pao­lo Paso­li­ni, Cine­ma­tek, Brus­sels, 04.03.2022 – 18.04.2022

Chan­tal Vey has pro­du­ced a new syn­the­sis of “contro-cor­rente” in a new book and in the form of an exhi­bi­tion at CINEMATEK (cura­ted by Maëlle Dela­planche), paral­lel to the Paso­li­ni retros­pec­tive March-April 2022.

Contro-cor­rente is a set of three jour­neys under­ta­ken by Chan­tal Vey along the Ita­lian coast. Alone, at the wheel of her van, she under­took, bet­ween 2014 and 2017, three trips of seve­ral months.

Her iti­ne­ra­ry repeats — in reverse, hence the title — the tra­jec­to­ry led by Pier Pao­lo Paso­li­ni in the sum­mer of 1959, fol­lo­wing a com­mis­sion from the large-cir­cu­la­tion maga­zine, “Suc­ces­so”. Publi­shed in three epi­sodes, with pho­to­graphs by Pao­lo di Pao­lo, Paso­li­ni’s text was redis­co­ve­red in the 1990s under the title “The Long Road of Sand” .

The exhi­bi­tion pre­sents three videos of the “contro-cor­rente” cycle, the video “La Pine­ta di Ceci­na” (2016), docu­ments, objects and pho­tos as well as a set of Paso­li­ni’s por­trait prints made by at the Aca­de­mia Bel­gi­ca in Rome (2019).

“Chan­tal Vey’s focus on these tra­vels and in her images is not the desire to fol­low in Paso­li­ni’s foots­teps, nor the will to inves­ti­gate the socio­lo­gi­cal rea­li­ty of the ter­ri­to­ries approa­ched. What engages her is the road itself, the route along the sea­shore, the desire to stand on the edge. It is the road,” she writes, “that is the red thread in my life and in my work. It is the road that assi­gns a wat­ch­ful pos­ture, deta­ched from known land­marks, sen­si­tive to the sligh­test rustle, the sligh­test glint, the sligh­test clue, to the play of the wind, the surf, the sha­dow and the light.

Chan­tal Vey’s pho­to­gra­phy is not that of deci­sive moments, of great ges­tures, of crowds, of bodies, of action. It is a pho­to­gra­phy of wai­ting, of slow obser­va­tion, a meto­ny­mic pho­to­gra­phy which states the inti­mate and col­lec­tive cracks in the scars of a rock or the ero­sion of a wall, the knots and col­lapses through the voice of the folds of a fabric, the figures through their absence, his­to­ry through its back­ligh­ting and ruins, heri­tage through its ghosts lur­king in the sha­dows of a sanc­tua­ry, pain­ting through its desire to exist in the move­ments of a cloud… When Chan­tal Vey cap­tures light, it is from the sha­dows. When a figure appears in her videos, it is from behind, moving away, or pas­sing by chance through one of the wide still shots that make up the sequences. If there are land­scapes, they are aban­do­ned parks, under­growth, sha­dy pine forests, gnar­led forests that veil the view of a city. The skies are recur­ring fea­tures, mis­ty, uncer­tain, punc­tu­red by the sun’s obs­ti­na­cy. The sea repre­sents the other side, rust­ling, stor­my, oily, flat, grey, bluish. Chan­ging…” Laurent Cour­tens, L’Art Même, n° 86, 1st Quar­ter 2022

“I don’t want to just tell my per­so­nal sto­ry, but to enable eve­ryone to tra­vel and to dis­co­ver a sto­ry in their own way… This is why there is not one direc­tion of visit to adopt but rather mul­tiple clues to fol­low one’s own ima­gi­na­tion.” Chan­tal Vey

“The Pine­ta di Ceci­na”, for example, was one of Pasolini’s favo­rite places, during his trip on “The Long Road of Sand”.

The visi­tor is invi­ted to contem­plate this view accom­pa­nied by the sound of the waves, from time to time Paso­li­ni says in French :

“There is an inner infi­ni­ty and an outer finish ; well,when I think of myself I think of some­thing infi­nite.”* (from “Paso­li­ni l’en­ra­gé”, Jean-André Fies­chi, 1966).

Johan Vreys for Cinematek


En regard à la rétros­pec­tive des films de Pier Pao­lo Paso­li­ni des mois de mars et avril 2022, CINEMATEK pro­pose une expo­si­tion du tra­vail de la plas­ti­cienne Chan­tal Vey (com­mis­saire d’exposition : Maëlle Dela­planche). Cette expo­si­tion accom­pagne aus­si la sor­tie du nou­veau livre de l’artiste.

contro-cor­rente désigne un ensemble de trois par­cours entre­pris par Chan­tal Vey le long des côtes ita­liennes. Seule, au volant de sa camion­nette, elle engage, entre 2014 et 2017, trois séjours de plu­sieurs mois, dont l’itinéraire répète – à rebours, d’où le titre — la tra­jec­toire conduite par Pier Pao­lo Paso­li­ni en été 1959, suite à une com­mande du maga­zine à grand tirage, Suc­ces­so. Publié en trois épi­sodes, avec des pho­to­gra­phies de Pao­lo di Pao­lo, le texte de Paso­li­ni a été redé­cou­vert dans les années 1990 sous le titre La longue route de sable .

L’exposition pré­sente des archives fil­miques, les trois vidéos du cycle contro-cor­rente, la vidéo La Pine­ta di Ceci­na (2016), des docu­ments et pho­tos, de même qu’un ensemble des empreintes de por­traits de Paso­li­ni réa­li­sées par frot­tage à l’Academia Bel­gi­ca (2019).

« Ce qui engage Chan­tal Vey dans ce che­min, ce n’est pas – ini­tia­le­ment du moins — le désir de suivre les pas de Paso­li­ni, ni la volon­té d’investiguer la réa­li­té socio­lo­gique des ter­ri­toires appro­chés. Ce qui l’engage, c’est la route, le tra­cé en bor­dure de mer, le désir de se tenir en lisière.

« C’est elle, la route, écrit-elle, qui est le fil rouge, dans ma vie comme dans mon travail » .

C’est elle qui assigne une pos­ture d’affût, déta­chée des repères connus, sen­sible au moindre bruis­se­ment, au moindre éclat, au moindre indice, aux jeux du vent, du res­sac, de l’ombre et de la lumière.

La pho­to­gra­phie de Chan­tal Vey n’est pas celle des ins­tants déci­sifs, des grands gestes, des foules, des corps, de l’action. C’est une pho­to­gra­phie d’attente, d’observation lente, une pho­to­gra­phie méto­ny­mique qui énonce les fis­sures intimes et col­lec­tives à l’appui des cica­trices d‘une roche ou de l’érosion d’un pan de mur, les nœuds et affais­se­ments par la voix des plis­sés d’un tis­su, les figures par leur absence, l’histoire par ses contre­jours et ses ruines, le patri­moine par ses fan­tômes tapis dans l’ombre d’un sanc­tuaire, la pein­ture par son désir d’exister dans les mou­ve­ments d’un nuage… Quand Chan­tal Vey capte la lumière, c’est depuis l’ombre. Quand une figure appa­raît dans ses vidéos, c’est de dos, s’éloignant, ou défi­lant par hasard au tra­vers d’un des larges plans fixes com­po­sant les séquences. S’il est des pay­sages, ce sont des parcs délais­sés, des sous-bois, des pinèdes ombra­gées, des futaies noueuses voi­lant la vue d’une ville. Quelques ampli­tudes sur des coteaux fer­tiles tout de même. Les cieux aus­si, bru­meux, incer­tains, cre­vés par l’obstination solaire. Annonces plus qu’éclats. La mer bien­tôt, bruis­sante, hou­leuse, hui­leuse, étale, grise, bleu­tée. Changeante…»

Laurent Cour­tens, L’Art Même, n° 86, 1er Qua­dri­mestre 2022

« Je ne veux pas racon­ter seule­ment mon his­toire, mais que cha­cun puisse voya­ger et décou­vrir une his­toire à sa façon… ce pour­quoi il n’y a pas un sens de visite à adop­ter mais plu­tôt son propre ima­gi­naire à suivre au fil des indices. » Chan­tal Vey

La Pine­ta di Ceci­na par exemple fut l’un des lieux favo­ris de Paso­li­ni, lors de son voyage sur La longue route de sable. Le visi­teur est invi­té à contem­pler cette vue accom­pa­gnée du son des vagues, et de temps en temps Paso­li­ni y dit en français :

“Il y a un infi­ni inté­rieur et un fini exté­rieur ; eh bien quand je pense à moi même je pense à quelque chose d’infini.” (extrait de Paso­li­ni l’enragé, Jean-André Fies­chi, 1966.)

Johan Vreys pour Cinematek

Prologue of the exhibition at Cinematek in Brussels

(Photographs exhibition view © Philippe De Gobert)

(Photographs exhibition view © Philippe De Gobert)

(Photographs exhibition view © Philippe De Gobert)

(Photographs exhibition view © Philippe De Gobert)

(Photographs exhibition view © Philippe De Gobert)

(Photographs exhibition view © Philippe De Gobert)

(Photographs exhibition view © Philippe De Gobert)

(Photographs exhibition view © Philippe De Gobert)

(Photographs exhibition view © Philippe De Gobert)

(Photographs exhibition view © Philippe De Gobert)

(Photographs exhibition view © Philippe De Gobert)

(Photographs exhibition view © Philippe De Gobert)

(Photographs exhibition view © Philippe De Gobert)

(Photographs exhibition view © Philippe De Gobert)

(Photographs exhibition view © Philippe De Gobert)